L’écriture comme thérapie : pourquoi est-ce que je blogue ?

Article : L’écriture comme thérapie : pourquoi est-ce que je blogue ?
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15 août 2023

L’écriture comme thérapie : pourquoi est-ce que je blogue ?

À l’approche de la Journée Internationale du Blog, prévue pour le 31 août, je décide de prendre un moment loin de mes sujets habituels pour partager quelque chose de plus intime avec vous : les motivations qui m’ont poussée à écrire.

La réponse était plus simple lors de mon interview en tant que blogueuse du mois ici, sur Mondoblog, il y a un peu plus de 6 mois. A cette question, j’avais répondu : « je blogue pour changer les choses, pour faire évoluer les choses ». Certains pourraient trouver cela prétentieux de ma part, peut-être à raison. Mais la vérité c’est que j’écris surtout parce que c’est ma propre évolution en tant qu’individu engagée dans des actions de bienfaisance qui m’importe.

J’écris pour rêver

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Au début, c’était évidemment pour l’école. Puis, vers les années 2005-2006, pendant la grande période du « MAD » et des chansons dans le magazine « 100% Jeunes », j’ai commencé à recopier les paroles de chansons d’artistes comme Alicia Keys ou Singuila, avant d’écrire les miennes. Ça m’a d’ailleurs aidée à améliorer mon anglais de manière autodidacte.

Vers 2008, ma passion pour la lecture s’est ajoutée à mes intérêts. Je dévorais tout ce qui me tombait entre les mains, qu’il s’agisse des romans d’amour parfois appelés à tort « Arlequin », des bandes dessinées de Picsou ou Witch Club, ou encore des œuvres de Molière. J’ai commencé à écrire des poèmes et même un journal intime sous forme de pièces de théâtre, à la manière des Fourberies de Scapin, avec mon amie de l’époque, Michelle (si tu lis ceci, Michelle, faisons-le). Tout ceci avec l’ambition d’écrire un jour ma propre œuvre.

Ces « folies », à mi-chemin entre rêve et réalité, donnaient un sens aux choses. Mes mots étaient mon guide, mon navire.

J’écris pour exister

Dans de nombreuses familles africaines, les enfants n’ont souvent pas la possibilité de s’exprimer librement. La mienne ne faisait pas exception à cette règle. Mes émotions semblaient constamment emprisonnées en moi. Souvent, j’ai ressenti le besoin de crier au monde mes peines, et parfois mes joies, mais je n’en avais pas la permission. L’écriture est devenue mon unique exutoire, le moyen de libérer mes pensées, parfois sombres. En y repensant, c’est triste, pas vrai ?

C’est malheureux parce qu’avec du recul, j’ai l’impression que cela n’a pas suffit. Au-delà de pathologies dont je dois m’accommoder tous les jours de ma vie, qui pour ma part n’ont d’origine que le refoulement systématique de mes sentiments adolescents. J’ai encore aujourd’hui de la peine, parfois, à m’exprimer quand il le faudrait.

J’écris pour ne pas oublier

C’est aujourd’hui encore la principale raison pour laquelle j’écris. À travers mes divers blogs, j’ai souvent abordé (parfois avec humour et subtilité) ce qui m’a touchée à un moment donné (la plupart de ces écrits n’ont jamais été rendus publics). Des textes où j’ai parfois dit des choses très personnelles. Des choses qui me font peur ou parfois en disent beaucoup trop sur moi.

J’y ai abordé des sujets personnels, mes opinions étant claires et assumées : agressions sexuelles, discriminations de genre au sein de la famille, influence néfaste de certaines fréquentations, dépression, etc. Cependant, je ne me sens pas encore prête à partager ces écrits avec le monde, du moins pas encore.

J’écris pour guérir

L’année dernière, écrire et publier mon roman HOPE, m’a permis d’exorciser de nombreuses rancœurs et douleurs. À travers les personnages que j’ai créés, j’ai pu mettre des mots sur les maux qui me tourmentaient, sans me soucier du regard des autres. Et oui, pour ceux qui se poseraient la question, mon roman est presque autobiographique, avec quelques exceptions. C’est peut-être pourquoi beaucoup ont le sentiment que je raconte une histoire vraie.

Je ne suis pas tout à fait prête à dévoiler ce qui est réel et ce qui ne l’est pas, mais je vous invite à lire des extraits Ici. Et c’est à ce jour ma plus grande fierté, bien plus grande encore que mon diplôme de fin d’études universitaires. Et je n’oublierai jamais que tout a commencé par un blog qui apprenait à parfaire ses techniques pour avoir des orgasmes, que je vous recommande aussi d’ailleurs, (elle est drôle la vie des fois).

Cet article serait trop long si je devais tout expliquer en détail, alors je m’arrête ici. En quelques mots, à la question « pourquoi je blogue ? », la réponse réelle est que j’écris pour ne pas mourir.

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Commentaires

Serge Frogtéba BAMA
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C'est magnifique