Au Cameroun, le travail des enfants n’est plus un fléau.

Article : Au Cameroun, le travail des enfants n’est plus un fléau.
Crédit: iwaria.com
20 juillet 2023

Au Cameroun, le travail des enfants n’est plus un fléau.

Ils sont 4 millions d’enfants au Cameroun à avoir cru qu’après les efforts consentis lors de l’année scolaire, les vacances amèneraient avec elles du réconfort. Mais c’était sans compter sur les fervents défenseurs des vacances « utiles ». Vacances et souffrances font donc chemin commun, main dans la main.

Pendant les vacances au Cameroun, on assiste surtout impuissant à une augmentation alarmante des cas de travail des enfants. De jour comme de nuit, de plus en plus d’enfants sont lâchés dans les rues pour effectuer des petits commerces afin d’aider la famille à vivre ou encore à préparer la rentrée scolaire. Qui sont ces enfants? Où sont leurs parents? Mais surtout à quel moment la violence faite aux enfants est-elle devenue si banale dans ce pays? Tellement de questions que je me pose.

Le travail des enfants normalisé.

En voyant cette image sur des stories, j’ai ressenti une peine que je ne saurais décrire qui a pris encore plus de proportions lorsque j’ai vu les réactions de certaines personnes qui tentaient d’expliquer une image aussi déchirante, une image qui à elle seule montre la profondeur de ce fléau qu’est le travail des enfants.

Enfant travaillant au Cameroun (Source: Fabrice Okala)

« C’est juste les vacances, les enfants ne doivent aider leurs parents. », « Cela leur apprend le sens de la responsabilité et développe une aptitude. »,  » Il y a des enfants qui le font par plaisir, pourquoi voir le mal partout? » etc. Disaient ils. La seule réponse est : C’est un enfant. Ce n’est pas aux enfants de prendre soin de familles ou de préparer leur rentrée scolaire, ils n’ont pas à développer de compétences en commerce alors qu’ils comprennent à peine comment fonctionne le monde. Avec les intempéries, la circulation et l’état des routes problématiques, les prédateurs sexuels et autres formes de danger, comment des adultes arrivent à être sereins à l’idée que leur progéniture soit potentiellement exposer à cela?

Qui sont les responsables?

Près de 28% des enfants âgés de 5 à 11 ans et 35 % des enfants âgés de 12 à 14 ans qui travaillent ne sont pas scolarisés. Pire encore : 79 millions d’entre eux exercent des activités dangereuses et des millions d’autres sont en danger, selon l’UNICEF. Le travail des enfants constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme et il est démontré qu’il freine leur développement, ce qui peut entraîner des lésions physiques ou psychologiques à vie et les faits montrent qu’il existe un lien étroit entre la pauvreté des ménages et le travail des enfants et que le travail des enfants perpétue la pauvreté de génération en génération en les tenant à l’écart de l’école et en limitant leurs possibilités de promotion sociale selon l’O.I.T.

 » Cette diminution des ressources humaines a été liée à une croissance économique faible et un développement social lent. Selon des études récentes du BIT, l’élimination du travail des enfants dans les économies en transition et en développement pourrait générer des avantages économiques bien supérieurs aux coûts liés principalement aux investissements pour l’amélioration des services sociaux et éducatifs. »

Organisation Internationale du Travail (https://www.ilo.org/global/standards/subjects-covered-by-international-labour-standards/child-labour/lang–fr/index.htm)
Extrait d’un reportage de France 24 datant de 2021

Ici, on tape sur l’Etat et son gouvernement pour tout et pour rien et avec raison je l’avoue. Mais les parents et tuteurs légaux sont tout aussi responsables de ces dérives. Les services de planning familial sont quasiment gratuits dans tous les hôpitaux publiques afin de permettre aux familles en situation de précarité de réguler les naissances et d’éviter de s’enfoncer encore plus dans cela. Et les tuteurs ont la possibilité de demander de se rendre aux services sociaux afin de solliciter une aide de l’Etat.

Comment réduire ce fléau?

Depuis 2019, 39% des camerounais vivent sous le seuil de pauvreté selon la Banque Mondiale, et ce pourcentage ne fait qu’évoluer. Notamment à cause de la faible croissance économique du pays mais surtout un faible accès à la contraception que j’avais déjà mentionné d’ailleurs dans mon billet concernant la privation du droit à l’avortement. L’Etat a le devoir citoyen de prendre soin de sa population et de lui offrir un cadre propice à son développement mais il faut le reconnaitre, il a échoué dans cette mission jusqu’ici.

Qu’est-ce qu’il faut donc faire? Attendre que l’Etat fasse son travail au risque que cela n’arrive jamais? En attendant des êtres qui n’ont pas demandé à venir au monde doivent ils en payer le prix? Ce sont des hommes qui font un Etat et non l’inverse. Il est temps de se demander quel genre d’hommes nous voulons être. Que faisons nous en tant que citoyen pour que les choses aillent mieux?

Nous avons le pouvoir et le devoir d’offrir une meilleure vie à nos enfants, de faire de meilleurs choix, pour nous, pour nos enfants mais aussi pour le Cameroun que nous voulons.

Partagez

Commentaires

Kitio Corine laure
Répondre

L enfant n'as pas demandé à naître nous parents battons nous pour nos enfants . Évitons d'exposer nos enfants au danger de la rue

Martial NEOSSI
Répondre

Belle plume

Ekuri michael
Répondre

You did a great job to have enhance one of the pertinent social problems which is destroying our environment.