La liberté de la presse désormais en danger au Cameroun

Depuis quelques jours sur la toile et dans les médias, on observe plusieurs cris de détresse et de ras-le-bol de journalistes et autres citoyens concernant la situation de la presse au Cameroun. La liberté de la presse plus que jamais en danger, nous rappelle à quel point il est difficile de s’exprimer dans un Etat qui se dit pourtant  » de droits ».

Selon le rapport publié le 30 Décembre 2022 de l’association « Reporters sans frontières », près de 1700 journalistes et hommes de média auraient perdu la vie à cause de leurs fonctions ces 20 dernières années. Soit environ 80 journalistes tués par an, un nombre effrayant en croissance constante. En signant les pétitions d’Amnesty International régulièrement, je me rendais déjà compte de la dangerosité de la situation des journalistes. Mais je ne sais pourquoi, je pensais le Cameroun épargné, et ce malgré notre 94ème place dans le classement des pays de la presse libre.

Le coup de trop pour la presse camerounaise

Il y avait pourtant plusieurs signes de cette situation ô combien dérangeante. Les menaces ouvertes de certains membres du gouvernement, les ultimatums du CNC ainsi que des détentions arbitraires à l’encontre de certains journalistes auraient dû nous mettre la puce à l’oreille. Après l’affaire Wazizi en 2020, dans laquelle le journaliste Samuel Ajiekah Abuwe est étrangement décédé deux semaines après son arrestation, le couvert a été remis.

En effet, ce 22 Janvier, 4 jours après son « kidnapping » par des personnes non identifiées, le corps de Martinez Zogo est retrouvé sans vie. D’après les rapports de l’autopsie préliminaire effectuée, le journaliste aurait été victime de sévices corporelles impliquant de nombreuses mutilations et autres traces, indiquant qu’il aurait été torturé avant son décès. Pendant plus d’une heure d’ailleurs, le journaliste J. Remy NGONO décrit le film qui se serait déroulé conduisant à ce décès tragique aux allures de message adressé aux journalistes, rappelant des méthodes d’organisations criminelles telles que des « gangs » ou la mafia.

Les internautes et le peuple montent au créneau, rappelant l’affaire toujours non résolue de la disparition de Samuel Wazizi afin de dénoncer la lenteur des autorités. qui pourrait donner l’impression d’une complicité de ces dernières ou d’un « je m’enfoutisme » à nul autre pareil. La société civile, les médias et les ONGs crient à la Justice et appellent le gouvernement à faire toute la lumière sur cette affaire.

Ce dernier déclare qu’une enquête est ouverte, espérons qu’elle ait un meilleur dénouement que celles auxquelles nous sommes malheureusement habitués. En attendant, on ne peut que prier pour le repos des disparus et compatir à la douleur des proches de ces derniers.

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